Ma première semaine à Aix-les-Bains

🖋 Journal de bord – épisode VII

Chaque projet commence par un rêve… puis vient le moment de le rendre réel.
Ici, je partage avec vous les réflexions, les rencontres et les petites victoires qui construisent
Un lieu pour vous.


20 octobre 2025. (Jour 1)

# Aujourd’hui, C’est le grand jour.

Ce matin, j’ai fermé la porte de la maison, le cœur un peu serré mais rempli d’excitation.
Une nouvelle aventure commence : un mois à Aix-les-Bains, loin du quotidien, pour vivre ce stage en crêperie que j’attendais avec impatience… et un peu d’appréhension aussi.

Huit heures de route, le temps de laisser derrière moi les repères familiers, d’apprivoiser le silence, de regarder le paysage défiler.
Les pensées s’enchaînent, les émotions se mélangent : joie, doute, curiosité, fierté.

En arrivant, j’ai pris le temps de m’installer, de trouver mes marques dans ce nouveau lieu qui sera mon cocon pour les prochaines semaines.
Puis, pour me dégourdir les jambes, une petite balade dans Aix-les-Bains s’imposait.
Découvrir la ville, les ruelles, l’ambiance douce d’une fin de journée.

Et puis, le calme. Un appartement sans bruit, sans vie.
Ça m’a fait étrange… cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée seule.
Un petit coup de blues, le temps d’un instant.
Heureusement, un appel en visio avec mon chéri a suffi à remettre un peu de chaleur dans la soirée 💛

C’est un début, tout simplement.
Le début d’une expérience que j’espère riche, formatrice, et peut-être révélatrice.
Ce soir, la fatigue se fait sentir, mais aussi une forme de paix : j’y suis.


21 octobre 2025. (Jour 2)

Calme avant la crêpe

Aujourd’hui, je suis montée jusqu’au belvédère de la Chambotte.
Une vue à couper le souffle sur le lac du Bourget, d’un bleu profond, entouré de montagnes majestueuses.
Une randonnée de 7 km, entre doute et solitude.

Au départ, j’hésitais : faire le grand parcours annoncé ou me contenter du plus court.
Et sans vraiment le vouloir, j’ai fait le parallèle avec l’entrepreneuriat.

Dans la vie comme sur le sentier, on avance souvent sans savoir jusqu’où l’on va.
On doute, on s’essouffle, on se trompe parfois de chemin.
On croit toucher au but… mais ce n’était qu’un virage.
Et malgré tout, on continue, parce qu’au fond de nous, quelque chose pousse à aller voir ce qu’il y a après la montée.

Sur ce chemin, j’ai repensé à mon projet “Un lieu pour vous”, à ces mois de réflexion, de formation, de recherche de lieu.
À mes espoirs, mes envies, et à toutes ces questions encore sans réponse :
la Bretagne ou la Savoie ? la stabilité ou le grand saut ?

En quittant mon logement cet après-midi, j’ai enfourché mon vélo et pris la route pour respirer un peu.
Et puis, comme un appel familier, mes pas — ou plutôt mes roues — m’ont menée vers le lac du Bourget.

Souvenir, souvenir…
Cet été, nous étions là, en famille, entre rires, baignades et un orage soudain venu troubler la quiétude du soir.
Aujourd’hui, tout semble plus calme, presque figé dans la lumière d’automne.

Retrouver ces paysages, cette plage, cette vue magnifique sur le lac…
C’est un mélange doux de détente et de nostalgie.
Un moment suspendu, où le temps semble s’arrêter, juste assez longtemps pour se rappeler pourquoi on est venu ici.


22 octobre 2025. (Jour 3)

Mayo ratée, galette réussie !

Commençons par le début : j’ai passé une nuit hachée, réveillée toutes les heures de peur de louper le réveil ! Arrivée à la crêperie à 8h45 (parce qu’être à l’heure, c’est déjà être en retard, non ?) – Premier service 9h-16h, j’ai fait la connaissance de l’équipe avant de plonger dans le bain.

Premier tour des lieux : plonge, cuisine, réserve… tout un petit monde à apprivoiser.
Pendant qu’Hélo préparait la meringue, je me suis lancée dans la mayonnaise. Résultat ? Première tentative ratée, deuxième un peu mieux, grâce à l’aide salvatrice d’Hélo. Ouf.
Ensuite, découpage d’oignons – et heureusement, sans mascara !
(Note pour plus tard : toujours penser pratique avant coquetterie 😅)

La matinée a filé à toute vitesse. On a préparé les pâtes pour le service, coupé le fromage (chèvre et reblochon au menu), et puis… en avant !
36 couverts à midi, quelques-uns encore dans l’après-midi.
J’ai tourné galettes et crêpes, surtout “La Palma”, la plus simple — en apparence seulement et sur la pointe des pieds !

Une danseuse étoile ! 🙂

Ce que je retiens de cette première journée ?
Je m’en suis sortie, et plutôt bien même. Ce n’était pas Cauchemar en cuisine, loin de là ! Par contre les compliments me portent décidément la poisse : dès qu’on me dit “super ta galette !”, paf, je rate la finition. Du coup, nouvelle technique dans l’équipe : on me dit que c’est nul… et là, bizarrement, tout se passe parfaitement 😆.

Ce qui me frustre le plus, c’est de ne pas encore être autonome. Je sais, ce n’est que le début, mais j’aimerais tellement déjà tout maîtriser !
Il faut que j’apprenne à accepter le temps de l’apprentissage : avancer pas à pas, sans brûler les étapes, car chacune compte. Et puis, les erreurs font partie du chemin… (Je me le note ici pour ne pas l’oublier — et surtout, pour m’en convaincre 😉)

Avant de fermer les yeux ce soir, je vais me noter comment refaire les galettes : les pliages (triangle, rectangle, carré), les garnitures, les gestes.
Un peu de travail encore, mais demain sera un nouveau jour… et une nouvelle fournée de galettes !


23 octobre 2025. (Jour 4)

Le vent m’a soufflé de rester au chaud

clear glass cup

Aujourd’hui, service de 16h à 22h : une première pour moi !
Mais avant ça… que faire de ma matinée ? Entre la pluie battante et la tempête Benjamin qui souffle fort, j’ai choisi de rester bien au chaud. Puis, une éclaircie me tente : j’enfile mes chaussures de rando, direction les gorges du Sierroz… enfin, c’était l’idée. Car si la pluie s’est calmée, le vent, lui, ne faiblit pas ! Faux départ donc et ce n’est que partie remise ! — ce sera finalement une journée cocooning, en attendant le service de cet après midi.
Les téléfilms de Noël ont déjà repris, parfait pour se mettre dans l’ambiance.

Hier, c’était un service un peu particulier. Ma première journée avait commencé à 9h pour finir à 16h, mais cette fois, c’était de 16h à 22h — une vraie première pour moi ! D’habitude, je me lève et file directement au travail, alors commencer quand la journée est déjà bien entamée, ça fait drôle.

Quelques petites catastrophes sans gravité pour pimenter le tout, mais je dois bien l’admettre : je suis définitivement plus du matin !

Le service démarre avec une mayo… non, pas encore ! Heureusement, réussie du premier coup cette fois-ci, ouf ! Ensuite, préparation des pâtes, mise en place, et c’est reparti. En tout, 70 couverts servis sur la journée, avec une soirée bien plus animée que la veille.

Une fois le service terminé, place au ménage. Puis un petit coup de fil à ma petite famille, un encas, une bonne douche, et au lit ! Demain, on remet ça dès 9h !


24 octobre 2025. (Jour 5)

La tête dans les galettes, le cœur en apprentissage

Le réveil sonne… aïe, ça pique un peu ce matin ! Service de 9h à 16h au programme.

Aujourd’hui, j’ai commencé par la découpe des champignons — c’est long, mais franchement, je préfère ça aux oignons ! 😄 Ensuite, préparation des pâtes, de la chantilly, et découpe des fromages : reblochon, chèvre… tout y passe.

Et c’est parti pour un nouveau service ! Je me suis un peu emmêlée les pinceaux entre les crêpes triangulaires et rectangulaires, mais bon, tant que ce n’est que ça, tout va bien. J’ai aussi fait mes deux premiers dressages : la Daniela (banane-chocolat) et la Lara (pommes dorées et caramel). Une petite victoire !

La journée s’achève sur un mélange de fatigue et de frustration : en plein rush, quand on ne maîtrise pas encore tout, on doute, on se demande si on va y arriver, si ce métier est vraiment fait pour nous. Mais il ne faut pas se décourager — c’est en faisant, refaisant, et re-refaisant qu’on apprend. Alors, on ne lâche rien ! Qui sait, à la fin de ce stage, je connaîtrai peut-être toutes les crêpes et galettes sur le bout des doigts.

water droplets on glass window

Demain, je ne commence qu’à 16h. Au programme : le marché d’Aix-les-Bains et, cette fois, les gorges du Sierroz… enfin, si la météo le permet ! On m’a dit que j’avais ramené le temps breton avec moi — depuis mon arrivée, il pleut, quelle poisse !


25 octobre 2025. (Jour 6)

Entre lac et solitude

Aujourd’hui, je suis allée découvrir les gorges du Sierroz, à Grézy-sur-Aix, à seulement dix minutes d’Aix-les-Bains.
Une jolie balade, courte et paisible, au cœur d’un ancien pressoir à huile. L’endroit est calme, presque secret, bercé par le murmure de l’eau et la mousse sur les roches.

Après la promenade, un petit café pour me réchauffer ☕, puis direction Brison-Saint-Innocent, un charmant village entre lac et montagne. La vue y est splendide : le lac du Bourget s’étend, majestueux, sous un ciel d’automne un peu gris.

Voilà quelques jours déjà que je suis ici. La solitude, ce n’est pas aussi simple que je l’imaginais…
Ma famille me manque. Mon dodosse aussi. Et avec ce temps gris, le moral joue un peu au yoyo. Mais ça fait partie du voyage aussi : apprendre à apprivoiser le silence, à se retrouver un peu seule avec soi-même. 🌧️ De retour à Aix-les-Bains, petit détour par le marché — il faut bien penser à manger ! Un coup de fil à ma petite famille pour reprendre un peu d’énergie, puis une pause bien méritée avant le service.

❞ Have a break, have a KitKat » : une petite phrase qu’on entend souvent en formation 😉
Je suis les bons conseils 😋

Le service du soir, c’est toujours une autre ambiance… et souvent un peu plus difficile que celui du matin. J’ai encore cette impression de vivre deux journées en une — sûrement une question d’habitude.

Au programme : découpe de champignons, chantilly à monter, pâte à crêpes à préparer, ciboulette à ciseler. Puis le service démarre, et me voilà entre dressage et plonge, les mains dans l’action du début à la fin.

Encore une soirée bien remplie, et moi… bien rincée ! 😅
On termine dans la bonne humeur, musique à fond pour garder le rythme et faire briller la cuisine et la plonge avant de fermer.
Dernier service demain — et ensuite, repos bien mérité ! 🌟


26 octobre 2025. (Jour 7)

Waouh, j’ai gagné une heure de sommeil ! Dernière journée de la semaine à la crêperie, service de 9h à 16h ! Aujourd’hui, j’ai travaillé avec Amaury — peu importe avec qui je travaille, l’équipe est vraiment chouette ici. Quelques préparations, un peu de plonge, et surtout, de nouveau derrière la billig : j’ai tourné galettes et crêpes, on m’a dit qu’elles étaient belles ! (Merci Vincent 😉)

Les journées commencent à se ressembler, même si certaines surprises me font encore sourire… comme servir une Marcella à 15h30 — la fameuse galette à l’andouille !
Service terminé à 17h30, et me voilà en week-end.

Reprise mercredi à 16h, avec de nouveaux horaires et, qui sait, peut-être un peu de service en salle cette fois ?
En attendant, je compte bien profiter de ces quelques jours : travailler un peu le dressage des galettes et crêpes (mon carnet à croquis m’attend ✏️), et si la météo le permet, tenter une balade à vélo d’Aix-les-Bains à Chambéry mardi.
Pour lundi, je ne sais pas encore… peut-être Saint-Jorioz ou Annecy ?
On verra selon l’humeur — et surtout selon ce maudit temps ! 🌧️🚴‍♀️


Une semaine pour comprendre ce qui compte vraiment

Cela fait maintenant sept jours que je suis à Aix-les-Bains. L’objectif de ce séjour : découvrir la Savoie, voir si je pourrais m’y projeter, y construire une nouvelle vie. En parallèle, j’effectue mon stage en crêperie, une expérience que j’attendais avec curiosité et un brin d’appréhension.

Mais déjà, quelque chose se manifeste : le manque.
Celui de ma famille, de mes repères, de ce quotidien simple qui me rassure.
Je réalise à quel point être loin d’eux est difficile. Peu importe la beauté du paysage ou la promesse d’une nouvelle vie — ce qui m’ancre, ce sont les liens, pas le lieu.

Côté crêperie, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais une chose est claire : je ne veux pas d’une vie où les week-ends seraient synonymes d’absence. J’ai besoin de préserver ces moments partagés, ces petits riens en famille qui font tout. Et j’espère qu’un jour, mes enfants comprendront à leur tour que ces instants simples, ces moments partagés sans rien d’extraordinaire, sont en réalité les plus précieux.

Et au fond, je sais d’où vient cette sensibilité à la séparation.
On m’a dit, plus jeune, que je portais une blessure d’abandon, héritée d’une mère perdue dans ses jeux. Aujourd’hui, j’en comprends le poids — et surtout, la leçon : j’ai besoin d’être entourée, d’aimer et d’être présente.

Ces premiers jours loin des miens m’apprennent déjà beaucoup. Alors la Bretagne ou la Savoie ? Je crois que je connais enfin la réponse…


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